vendredi 11 décembre 2009

VOEU DU CONSEIL MUNICIPAL POUR LE LYCEE DE MOISSAC


Le Conseil municipal tient à exprimer ses fermes protestations sur l'annonce faite il y a quinze jours de l'ouverture à Valence d'Agen d'un lycée d’enseignement général. Ces protestations portent tant sur la méthode que sur le fonds de l'affaire.
Il dénonce d'abord la méthode de l'instauration de formations sans la moindre concertation avec les établissements voisins de Moissac et de Castelsarrasin, sans que ne soit effectuée aucune étude sérieuse d'impact et de besoins dans le respect de la complémentarité de l'offre sur le bassin de formation.

Il tient à rappeler que cette implantation est contraire à tous les engagements exprimés ces dernières années par les recteurs successifs Mme Belloubet-Frier, Ms. Merlin et Dugrip, ainsi que par la présidence de Région. Il y a cinq mois seulement, au mois de juillet dernier, Ms. Dugrip et Malvy, face à nos inquiétudes, nous assuraient qu'il n'y avait pas sur notre secteur géographique de place pour trois établissements généraux. Quelques semaines après, le recteur prend brutalement une décision contraire, sans aucune concertation. Même le Président du conseil régional n’a été ni consulté ni même informé des décisions prises par le recteur et exige comme nous des compensations pour le lycée de Moissac et une rencontre rapide avec le recteur.
Les arguments avancés dans la seule notification officielle que nous ayons reçue, à savoir une lettre de M. Amédro, IA, ne tiennent pas à l'analyse. Il est d’abord fait état de l'engorgement des capacités d’accueil de Montauban, puis d’une proposition de compensation de la perte du quart ou du tiers de nos effectifs avec le rattachement des effectifs du collège de Lafrançaise. La commune de Lafrançaise s'y refuse, tout comme les nombreuses familles travaillant sur Montauban. Comme par le passé, elles utiliseront la carte scolaire “assouplie” et l'offre d'options montalbanaise pour déroger à cette nouvelle règle, enfin... les effectifs y sont bien inférieurs. Le deuxième argument avancé est celui de la réforme du lycée : même si tous les élèves de seconde bénéficient de l'enseignement de la LV2 (c'était déjà le cas) et de l'économie, rien ne prédétermine la mise en place de séries Littéraires, Scientifiques ou Économiques et Sociales à Valence d'Agen même.
Nous avons toujours soutenu la complémentarité des formations sur un secteur géographique restreint. La situation nouvelle y met fin. Les établissements entrent dans une logique de concurrence où ils se disputeront un nombre limité d'élèves, verront leurs options peiner à survivre ou même disparaître, leurs personnels partager leurs services sur trois établissements... (Comment pourront-ils alors s'inscrire dans des projets qui ne peuvent mûrir et fonctionner qu'avec des équipes stables?).
Par la pression constante sur les enseignements, la sérénité nécessaire à l'organisation et le travail d'un établissement scolaire aux services des élèves sont mis en péril.

L’élargissement de notre offre de formation est la seule solution que nous puissions apporter pour résister aux conséquences d'une situation que nous n'avons pas choisie. Cette offre nouvelle doit répondre à des variables multiples :
· compenser la perte d'une part significative de notre effectif,
· neutraliser en partie le contournement de la sectorisation en proposant des options nouvelles,
· s'inscrire dans les formations, les projets et l'expertise Moissagaise,
· enrichir l'offre de formation sur le département.

Nous demandons donc d'urgence que la concertation promise par l'IA au CDEN du 03/12 ait lieu dans les plus brefs délais et qu'elle réunisse les communautés éducatives des établissements concernés. Nous demandons simultanément la réception du comité de défense du lycée (composé d’enseignants, de parents d’élèves et d’élus) par le Recteur. Ces différentes rencontres doivent faire évoluer notre offre de formation en prenant en compte les besoins du bassin et offrir des garanties propres à pérenniser notre structure. Nous demandons notamment que soient implantés les options, formations ou enseignements suivants :
· un enseignement Arts (cinéma, théâtre, histoire de l'art),
· une série SMS-ST2S, offre implantée au seul lycée Bourdelle qui ne suffit pas à répondre aux demandes. Elle pourra être suivie d'une classe préparatoire aux concours sanitaires et sociaux,
· un BTS AGTL, formation absente du nord de la région pourtant au patrimoine et infrastructures touristiques nombreux,
· Un BTS dans la poursuite de la formation ISI dispensée au lycée (ATI ou IRIS).

Dans l’hypothèse où les compensations ne nous paraîtraient pas suffisantes pour assurer la pérennité de notre petit lycée de Moissac, nous demandons que soit suspendue, pour la rentrée 2010/2011, la décision du recteur d’ouvrir des sections d’enseignement général à Valence d’Agen et ceci afin que soient d’abord mises en œuvre progressivement des formations attractives pour préparer à la réduction des effectifs avec le détachement du secteur de recrutement de Valence d’Agen.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour à toutes et tous,

MERCI au conseil municipal pour ces précisions. Elles apportent enfin beaucoup plus de vérités aux citoyens moissagais qui sont en droit de savoir ce qui se trame sans qu'on leur fasse peur !

Françoise Canova, une moissagaise.

Patrice Charles a dit…

Pourquoi ne pas officiellement demander le soutien du Conseil général, étrangement absent de ce débat? Le cumul des mandats de Président de la communauté de communes de Valence et de Président du Conseil général a de troublantes conséquences. Nous ne manquerons pas de continuer à le souligner au sein de notre conseil municipal et à intervenir dans toute initiative pour faire respecter Moissac dans une union sacrée avec le Maire.
Patrice Charles Conseiller Municipal, Président du Club Villepin de Moissac.
http://lafeuillemoissagaise.unblog.fr
Soyons solidaire